Été 2024

Investissement responsable : La promesse et les risques des portefeuilles personnalisés

31 juill. 2024

Les conseillers en placement et les bureaux de gestion du portefeuille multifamilial devraient-ils investir le temps et les efforts nécessaires pour créer des portefeuilles sur mesure axés sur l’investissement responsable (IR) ou sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour les clients, ou existe-t-il une meilleure solution? Dans cet article, Mark Webster, directeur général, Institutions et Services-conseils, Distribution des FNB, retrace les origines et l’évolution de l’IR, décrit les écueils potentiels pour les gestionnaires discrétionnaires, et discute de la méthodologie sur laquelle s’appuie la gamme de FNB indiciels ESG de BMO.

Il ne se passe pas une semaine sans que la presse parle de l’investissement responsable (IR) ou des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cela peut être en partie attribuable à l’année électorale aux États-Unis, où un écart prononcé entre les deux principaux partis politiques est un excellent sujet pour souligner leurs divisions. Si l’on examine plus profondément les réserves à propos des initiatives dites « vertes », on constate que des interprétations erronées ou des incompréhensions sont à l’origine de certains des discours.

Comprendre les facteurs ESG 

L’investissement responsable a commencé dans les années 1920, lorsque des groupes religieux aux États-Unis ont exprimé le désir d’investir leur capital dans des sociétés qui partageaient leurs principes. L’idée était que les investisseurs pouvaient investir leur argent dans des sociétés dont les principes et les pratiques étaient conformes à des valeurs précises. Peu de temps après, lorsque les États-Unis luttaient contre les difficultés de la Grande Dépression, les gens ont élaboré le concept selon lequel les sociétés devraient être conscientes de leurs responsabilités collectives, comportement qui serait mesuré en fonction de l’incidence de leurs activités sur la société dans son ensemble. Ces phases ont donné lieu à ce qu’on a appelé « investissement socialement responsable ».

C’est beaucoup plus tard, pendant les années 1960 et le mouvement écologiste, que la protection de l’environnement prend de l’importance. La pollution de l’air et de l’eau et, dans une moindre mesure, l’érosion des sols étaient devenues des considérations importantes, qui surpassaient les préoccupations sociales ayant auparavant dominé les discussions.

Graduellement, des partis écologistes se sont formés dans la plupart des pays occidentaux, et ils soutiennent en grande partie un programme environnemental, mais pas exclusivement, ce qui a joué un rôle important dans la promotion des placements verts. Certains ont exprimé leur préférence pour des placements verts qui excluaient quelque chose d’indésirable, tandis que d’autres privilégiaient la surpondération de critères souhaitables. À mesure que le mouvement prenait de l’ampleur, les moyens d’exprimer cette préférence ont augmenté, ce avec quoi nous continuons de composer.

Au début du nouveau millénaire, l’Organisation des Nations unies (ONU) a reconnu que les facteurs ESG représentaient une obligation fiduciaire distincte, car leur objectif avoué était de cerner les pratiques commerciales qui pouvaient raisonnablement nuire au capital et donc présenter des risques fiduciaires. En tant que mesure de la gestion du risque fiduciaire, les facteurs ESG diffèrent des autres interprétations ou définitions de l’IR ou de la durabilité, surtout parce que l’obligation fiduciaire repose sur la common law1.

Les rapports financiers ont toujours divulgué les passifs éventuels, bien qu’ils soient souvent sous forme de notes en bas de page, mais les facteurs ESG ont intégré ces facteurs dans le processus de sélection des titres. En tant que concept ou principe de gestion du risque fiduciaire, les facteurs ESG ne peuvent être ignorés dans la gestion discrétionnaire d’actifs.

Répercussions pour les conseillers en placement et les bureaux de gestion du patrimoine multifamilial

Peu importe la définition, qu’il s’agisse de l’investissement responsable, de la durabilité ou des facteurs ESG, l’ensemble de données dont nous disposons est énorme. Certaines sociétés de conseils ont décidé de devenir des signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI) de l’ONU afin de démontrer leur bonne foi à leurs clients, mais, à moins que la société ne dispose de ressources considérables, le maintien de leur statut de signataire des PRI des Nations Unies est susceptible d’imposer un fardeau important en matière de déclaration. En cas de mauvaise cote, il pourrait également y avoir un risque de réputation majeur.

Au Canada, les grands régimes de retraite ont créé des capacités internes de gestion des facteurs ESG, mais les petits régimes délèguent ces responsabilités à leurs gestionnaires d’actifs. Étant donné que la plupart des petites caisses de retraite sont nettement plus importantes que celles des conseillers en placement, tenir compte de cet exemple pourrait être une bonne idée.

Le problème et la solution

Les bureaux de gestion du patrimoine multifamilial et les conseillers en placement tentent souvent de personnaliser les portefeuilles pour répondre aux objectifs des clients individuels, ce qui démontre la valeur d’un service de premier ordre. C’est difficile, car une société ajoute des clients supplémentaires; il est sans aucun doute possible de le faire pour les actions, mais c’est plus compliqué pour les titres à revenu fixe, et très douteux pour l’IR/ESG.

Les clients qui investissent par l’intermédiaire de gestionnaires discrétionnaires doivent avoir un énoncé de politique de placement (EPP) qui définit les objectifs régissant la gestion des actifs. Comme le précise l’article de McCarthy Tetrault cité à la note 1, aucune modification n’est requise lorsque les facteurs ESG sont intégrés au processus de sélection des titres, car les facteurs ESG sont une obligation fiduciaire.

Toutefois, si des stratégies d’exclusion ou de surpondération sont mises en œuvre, chaque EPP doit être modifié pour tenir compte des contraintes qui peuvent nuire à la capacité de respecter les taux de rendement requis.

Il est essentiel d’informer les clients à ce sujet afin qu’ils adoptent un point de vue équilibré en prenant compte leur obligation fiduciaire à l’égard des facteurs ESG, et en s’éloignant les approches d’exclusion ou de surpondération. Non seulement ce modèle est plus évolutif sur le plan de la répartition de l’actif, mais il réduit aussi le fardeau de la conformité et le fardeau opérationnel.

L’approche de MSCI ESG Leaders

En tant que gestionnaire d’actifs, nous sommes, tout comme les grands régimes de retraite du monde, un propriétaire universel, c’est-à-dire que nous détenons une portion de l’ensemble du marché ou de l’économie. Par conséquent, nous avons exercé une diligence raisonnable approfondie avant de décider d’une approche à adopter pour répondre aux besoins de nos clients. Lorsque nous avons décidé de définir notre solution, nous devions répondre à une question fondamentale : Quel problème essayions-nous de résoudre et pour qui?

Les particuliers peuvent choisir de privilégier leur exposition pour refléter les valeurs ou les résultats qu’ils jugent appropriés, mais les institutions, qu’il s’agisse de caisses de retraite, de fonds de dotation ou de conseillers en placement discrétionnaire, sont régies par leur obligation fiduciaire et doivent donc faire preuve d’une grande prudence. 

Reconnaissant la nécessité juridique pour les fiduciaires de maintenir leurs responsabilités, nous avons sélectionné les indices MSCI ESG Leaders pour nos inscriptions ESG. Non seulement MSCI figure parmi les plus importants fournisseurs de données IR/ESG au monde, mais la société est aussi très respectée en tant que fournisseur institutionnel de données de référence. La combinaison de la rigueur de l’évaluation, du classement et du suivi avec des capacités d’indexation respectées renforce la thèse de placement sous-jacente à la méthodologie.

D’abord et avant tout, comme il s’agit d’un indice, la méthodologie est explicite et uniforme, ce qui assure l’uniformité entre les régions et les catégories d’actif. De plus, des exclusions précises sont prévues pour les pratiques commerciales controversées, et non pour les secteurs. La détermination d’exclusions précises a pour objectif de maintenir le concept de gestion du risque fiduciaire qui sous-tend l’approche ESG :

Critères

Échelle/​élément

Facteurs décisifs

Univers de la sélection

MSCI Global IMI

Cote ESG supérieure à BB

AAA à CCC

Les sociétés notées B ou CCC ne peuvent être incluses
(on ne sait pas ce qui se passerait si on l’exigeait
pour la capitalisation boursière)

Cote de controverse supérieure à 3

De 0 à 10

Vert / jaune / orange / rouge (rouge = moins de 3);
intégré au compte-rendu sur les facteurs ESG de BMO

Critères de classement :

Cote ESG

Tendance ESG (12 mois)

Si deux sociétés ont une cote identique, l’indice favorisera
la société présentant une meilleure tendance ESG

Participants existants à l’indice privilégiés

Si deux sociétés ont la même cote ESG et la
même tendance ESG, la société participante
à l’indice choisi est privilégié

Si la cote ESG et la tendance ESG sont identiques pour les
participants de l’indice choisi, la société
ayant la capitalisation boursière la plus élevée sera privilégiée

Des sociétés marginales seront incluses s’il est nécessaire
de satisfaire à l’exigence de capitalisation de 50 %

Exclusions :

Alcool

Producteur gagnant 50 % des
revenus ou plus de 1 G$ de revenus

Jeux de hasard

Producteur gagnant 50 % des revenus
ou plus de 1 G$ de revenus 

Tabac

Producteur gagnant 50 % des revenus
ou plus de 1 G$ de revenus 

Énergie nucléaire

Sociétés ayant une capacité de plus de 6 000 mégawatts ou
plus de 50 % de sources nucléaires / sociétés participant à 
l’enrichissement du combustible nucléaire / sociétés participant
à l’extraction d’uranium / sociétés participant à la conception
ou à la construction d’une centrale nucléaire

Armement conventionnel

Sociétés gagnant 50 % des revenus ou plus de 3 G$ de revenus

Armement nucléaire

Toutes les entreprises fabriquant des systèmes ou des composants

Armement controversé

Toutes les sociétés participant à la fabrication de mines terrestres,
de bombes à dispersion, d’armes à l’uranium, d’armes à 
laser aveuglantes et d’armes biologiques ou chimiques

Armes à feu destinées aux civils

Sociétés gagnant 50 % des revenus ou plus de 100 M$ de revenus

Énergie non traditionnelle

Charbon thermique, pétrole de schiste, gaz de schiste,
sables bitumineux, méthane de houille et gaz de charbon

Énergie conventionnelle

Dans l’Arctique (sur terre ou en mer), en eau profonde,
en eau peu profonde ou sur terre ou en mer


Conclusion

La réglementation de l’IR, de la durabilité et des facteurs ESG est surveillée de plus près partout. Les nombreux organismes de réglementation du Canada continuent de susciter des débats sur la façon dont ils devraient être régis. Les conseillers en placement et les bureaux de gestion du patrimoine multifamilial doivent faire preuve d’une grande prudence lorsqu’ils mettent en œuvre ces types de stratégies pour leurs clients, en portant attention à la conformité et aux pressions opérationnelles que la personnalisation pourrait exercer. En informant les clients des contraintes fiduciaires, tout en offrant une solution complète et mesurable au moyen de FNB ESG bon marché et évolutifs, nous fournirons aux sociétés de conseils une base cohérente pour répondre aux exigences de leurs clients, tout en maintenant leur obligation fiduciaire.

Pour les personnes intéressées, le compte-rendu sur les FNB ESG de BMO fournit des rapports complets sur l’exposition et la gérance qui renforcent les placements.

Pour en savoir plus sur la gamme de FNB ESG de BMO ou pour obtenir d’autres renseignements sur les opérations, communiquez avec votre spécialiste des FNB BMO par courriel ou par téléphone au 18777417263.

Divulgations :

Tout énoncé qui repose nécessairement sur des événements futurs peut être une déclaration prospective. Les déclarations prospectives ne sont pas des garanties de rendement. Elles comportent des risques, des éléments d’incertitude et des hypothèses. Bien que ces déclarations soient fondées sur des hypothèses considérées comme raisonnables, rien ne garantit que les résultats réels ne seront pas sensiblement différents des résultats attendus. L’investisseur est prié de ne pas se fier indûment aux déclarations prospectives. Concernant les déclarations prospectives, l’investisseur doit examiner attentivement les éléments de risque décrits dans la version la plus récente du prospectus.

Les opinions exprimées par l’auteur représentent son évaluation des marchés au moment où elles ont été exprimées. Ces opinions peuvent changer en tout temps et sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une sollicitation ni une offre relative à l’achat ou à la vente de titres, et ils ne doivent pas non plus être considérés comme des conseils de placement. Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs. Les statistiques du présent document proviennent d’une source jugée fiable, mais ne sont pas garanties.

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